Près de 70.000 passagers ont été comptabilisés sur les vols commerciaux au départ et à l’arrivée à Saint-Barth lors des trois premiers mois de l’année. Le nombre de « mouvements » d’avions est aussi en forte hausse, ce qui n’est pas sans impliquer quelques défis en matière de sécurité et d’exploitation de l’aéroport.
Oui, il y a beaucoup de monde à Saint-Barth depuis le début de l’année. Une présence touristique quasiment continuelle qui peut être vérifiée par l’analyse des chiffres dévoilés par la direction de l’aéroport Rémy-de-Haenen. Ainsi, lors du premier trimestre, 68.117 passagers des vols commerciaux ont déjà été comptabilisés (départs et arrivées cumulés) à Saint-Barth, tout comme 14.451 mouvements d’avions. « Cela représente 46,3% du trafic de passagers enregistré en 2021 et 43,3% du trafic aérien global », remarque le directeur de l’aéroport, Fabrice Danet.
En réalité, le début de l’année 2022 connaît une croissance de trafic notable comparé à la même période en 2016 ou encore 2019, années de référence : plus 15,2% par rapport au premier trimestre 2019 (59.134 passagers cumulés) et plus 9,2% comparé à 2016 (62.403 passagers cumulés). En moyenne, 22.706 passagers ont transité chaque mois par Saint-Barth. 10.674 à l’arrivée et 12.032 au départ. Avec une progression croissante puisque les voyageurs comptabilisés étaient 17.064 en janvier, 21.173 en février et 25.056 en mars.
Des mesures de régulation appliquées
La direction de l’aéroport note « un nouveau record » du nombre de mouvements d’avions enregistrés sur la plateforme le 2 janvier (280), avec des journées moyennes mensuelles de l’ordre de 160 mouvements et des pointes de trafic remarquables observés au fil des derniers week-ends : 267 le 19 mars, 230 le 26 février... Une évolution du trafic qui n’est pas sans poser « certains défis » en matière de sécurité et d’exploitation, assure la direction. « La programmation des vols peut-être momentanément supérieure à la capacité opérationnelle de l’aéroport, dont la performance à l’instant « T » dépend des conditions météorologiques, de la séquence d’avions et du mélange d’arrivées et de départs se présentant, du temps d’occupation aux différents postes de stationnement, remarque Fabrice Danet. Des mesures de régulation ont été appliquées afin d’assurer le respect de la capacité malgré ces aléas. »
Winair toujours en tête
Parmi les compagnies, c’est Winair qui tient le haut du pavé avec 9.361 passagers en janvier, 9.085 en février et 10.648 en mars. Elle est suivie par Tradewind Aviation (4.273, 4.148 et 4.774), Saint-Barth Commuter (3.500, 3.279 et 3.780) et Air Antilles Express (1.942, 2.077 et 2.264). Par rapport à l’année de référence en terme de trafic, 2019, Winair affiche une hausse de 3 points au premier trimestre (de 40 à 43% du trafic enregistré), tout comme Tradewind Aviation (de 16 à 19%). A l’inverse, Saint-Barth Commuter perd trois points (de 22 à 19%) et Air Antilles Express 5 points (de 14 à 9%). Sans surprise, c’est avec l’aéroport Princess Juliana de Sint-Maarten que Saint-Barth a le plus d’échanges avec une moyenne de 13.792 passagers par mois et une pointe à 15.344 en mars. San Juan à Porto-Rico arrive en deuxième position avec une moyenne de 4.113 passagers. Suivent Le Raizet en Guadeloupe (2.573) et Grand Case à Saint-Martin (1.249). Viennent ensuite les aéroports d’Anguilla et d’Antigua avec quelques centaines de passagers mensuels, puis de Saint-Thomas et de Saint-Eustache avec une moyenne de quelques dizaines de voyageurs.
Les aéroports d’Outre-mer résistent mieux à la crise
Dans le rapport d’activité des aéroports français pour l’année 2021, il est précisé que les aéroports d’Outre-mer ont mieux résisté à la crise en 2020 que leurs homologues métropolitains, grâce notamment à l’importance de la continuité territoriale et des flux touristiques. C’est encore le cas en 2021 avec une baisse de 48.2% de leur trafic en comparaison avec 2019, alors que le trafic est en diminution de 58.3% en métropole par rapport à 2019. Toutefois, en comparaison avec 2020, le trafic reprend plus doucement en Outre-mer (+ 5.0%) entre 2020 et 2021, à la différence des aéroports métropolitains (+ 31.9%). Ainsi, les aéroports ultramarins ont accueilli en 2021 6.7 millions de passagers contre 6.4 millions en 2020 et 12.9 millions en 2019. C’est l’aéroport de Nouvelle-Calédonie qui enregistre la plus forte baisse de passagers (- 60.4% par rapport à 2019, - 29.1% par rapport à 2020), puisque les vols internationaux ont longtemps été suspendus sur ce territoire. Les aéroports de Polynésie française et de Guyane enregistrent les chutes de trafic les plus faibles : - 39.7% et - 37.8% par rapport à 2019.
