Ports

North Sea Ports : un trafic record en 2022

Avec 73,6 Mt de trafic maritime, North Sea Ports, qui regroupe les ports de Flessingue, Terneuzen et Gand, a battu son propre record de trafic annuel en 2022.

Premier cluster portuaire international, North Sea Ports est né en 2018 de la fusion entre le port belge de Gand et les deux ports néerlandais de Flessingue et Terneuzen. À cheval entre les deux frontières, North Sea Ports a réalisé un trafic de 73,6 Mt en 2022, soit le meilleur trafic maritime depuis sa création.

Le port consolide sa 10è place européenne

Le trafic annuel de 2022 est en progression de 7% d’une année sur l’autre, indique l’autorité portuaire, et de 3% par rapport à son précédent record en 2019. Pour le président du port, Daan Schlack, ce record est exceptionnel compte tenu de la situation en Europe. « Nous avons consolidé notre position comme le 10è port européen, indique le président. Une performance remarquable après le Brexit, deux années de crise sanitaire et l’impact du conflit en Ukraine ».

Vracs solides : porté par le charbon

Dans le détail, les vracs solides ont enregistré un trafic de 39,9 Mt en 2022, soit une progression de 10% comparativement à 2021. Ce courant représente 54% des trafics globaux du port. Une progression qui tient principalement aux flux de fer, de fertilisants et de charbon. En effet, le charbon a enregistré une croissance de 32% en 2022 en raison de la reconstitution des stocks en Europe face aux sanctions prononcées contre la Russie après l’ouverture du conflit en février. De leur côté, les céréales voient leur trafic diminuer.

Vracs liquides : la progression du diesel et des engrais

Les vracs liquides entrent, pour leur part, à hauteur de 24% des trafics totaux. Ils ont totalisé 17,6 Mt en 2022, soit une progression de 5%. Une performance que le cluster portuaire belgo-néerlandais doit principalement aux arrivées de bio-diesel, d’engrais liquides et de kérosène.

Le transfert des bananes du conteneur au conventionnel

Enfin, dernière catégorie de trafic, les marchandises conventionnelles ont atteint, en 2022, 10 Mt, en progression de 5%. Elles pèsent 14% du trafic total. Elles se composent principalement d’acier et de bananes importées en palettes. Ce dernier trafic a été détourné des trafics conteneurisés en 2022 en raison des perturbations logistiques. Pour cela, certains exportateurs ont décidé de revenir à des schémas logistiques privilégiant des navires conventionnels frigorifiques.

Baisse des conteneurs

Pour sa part, le trafic roulier a terminé l’année à 3,7 Mt, en progression de 2%. Une augmentation qui est liée à l’arrivée plus importante de voitures neuves. Les camions affichent pour leur part un trafic identique, selon l’autorité portuaire. Quant aux conteneurs, ils s’affichent en baisse de 9% en tonnage à 2,6 Mt. La même tendance se fait jour en nombre. En effet, avec 230 000 EVP, North Sea Ports perd 31 000 EVP d’une année sur l’autre. Parmi les causes de cette baisse du trafic conteneurisé, le transfert des trafics de bananes du conteneur vers le conventionnel a pesé.

Les États-Unis dépassent la Russie

Par ailleurs, la structure de ce trafic en 2022 a modifié les principaux partenaires du cluster portuaire. Auparavant, la Russie s’inscrivait comme le premier pays partenaire du North Sea Ports. En 2022, les choses se sont modifiées. Avec l’entrée en conflit de la Russie en Ukraine et les sanctions européennes, le trafic russe a diminué de 15% en 2022 à 5,4 Mt. Moscou a été doublé par Washington. En effet, les États-Unis ont vu leur volume augmenter de 27% à 6,3 Mt notamment avec les flux d’acier et de vracs liquides. Enfin, le Royaume-Uni se place sur la dernière marche du podium avec 5,2 Mt, en progression de 4%. L’impact du conflit entre l’Ukraine et la Russie a donc pesé sur les partenaires commerciaux du port. Ainsi, outre la baisse de la proportion de trafic depuis la Russie, les volumes avec l’Ukraine ont été divisés par deux.

Fluvial : 58% de part modale

D’autre part, le trafic fluvial des trois ports a aussi établi un record en 2022 avec 64,5 Mt, en hausse de 7%. Un trafic qui tend à s’équilibrer. Effectivement, les importations représentent 41%, en progression de 8%, et les exportations 59%, en hausse de 7%. La part modale du fluvial reste élevé avec 58% des flux vers l’hinterland européen réalisé par ce mode. Le fluvial a bénéficié de la progression des trafics de marchandises conventionnelles qui entrent pour 1 Mt, en augmentation de 40%. Les vracs liquides ont progressé de 19% à 5,5 Mt. Les baisses sont à mettre au passif des vracs solides qui perdent 9% à 2,2 Mt et aux conteneurs qui reculent de 9% à 0,2 Mt. Ainsi, en additionnant les trafics maritimes et fluviaux, North Sea Ports affiche un trafic total de 138,1 Mt.

En 2023, le trafic sera au-delà des 70 Mt

Après la performance de 2022, l’année 2023 devrait s’inscrire dans la même veine. Pour la direction du port, « 2023 sera plus qu’une année de consolidation avec des volumes qui seront au-dessus des 70 Mt. Nous espérons que les prix de l’énergie vont baisser », indique un communiqué du port. La baisse des coûts énergétiques permettrait de relancer l’économie européenne et donc les trafics portuaires.