En public avec Emmanuelle Devos pour la série "B.R.I" :

Emmanuelle Devos pose sur le tapis rose, dans le cadre de la 6e edition du Festival International des Series de Cannes (Canneseries) ©AFP - Eric Dervaux / Hans Lucas
Emmanuelle Devos pose sur le tapis rose, dans le cadre de la 6e edition du Festival International des Series de Cannes (Canneseries) ©AFP - Eric Dervaux / Hans Lucas
Emmanuelle Devos pose sur le tapis rose, dans le cadre de la 6e edition du Festival International des Series de Cannes (Canneseries) ©AFP - Eric Dervaux / Hans Lucas
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Le grand banditisme, mais heureusement, Ferraci et ses gars sont là pour le combattre. La commissaire Ferraci, c’est Emmanuelle Devos dans la série B.R.I - comme Brigade de Recherche et d'Intervention, de Jérémie Guez sur Canal +.

Avec

En arpentant son parcours pour préparer cette émission, j’ai découvert qu’au cours de sa scolarité, elle avait été orientée vers un CAP, “couture floue”, c’est comme ça que ça s’appelait. Et comme elle voulait être comédienne, le cours Florent l’a fait renaître.

Elle a été sourde, pour Jacques Audiard, l’écrivaine Violette Leduc pour Martin Provost, une femme endeuillée pour Arnaud Desplechin, une amoureuse arpentant les rues pour Jérôme Bonnell et la voici commissaire, dans la série B.R.I de Jérémie Guez sur Canal +. Elle est Ferracci, elle a un flingue, le regard droit et la parole sans appel. Ces trente années de carrière dessinent une œuvre, qui ne cesse de s’élargir du drame à la comédie.

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Extraits de l'entretien

Une grande fan de radio depuis l'enfance

Rebecca Manzoni a proposé un blind-test à Emmanuelle Devos : "La voix de Jacques Chancel dans Radioscopie avec le générique mythique de Georges Delerue, celle de Françoise Dolto, une figure importante pour ma mère… C'est une figure qui a ouvert la psychologie enfantine. Avec Vincent Dedienne, on avait l'idée de faire un spectacle avec Françoise Dolto et Jacques Pradel, mais plutôt sur le mode humoristique. J'ai donc écouté des émissions et c'est assez étonnant combien la voix d'une personne peut aider à la jouer. En tous les cas sa façon de parler. Comment sonnent les consonnes ou les voyelles ? Comment elle respire ? J'avais joué Simone Veil pour un téléfilm qui s'appelle La loi. Et quand vous l'écoutez, elle respire énormément par le nez. Donc ça rythme, et induit une façon de parler. La voix de Fabrice Drouelle ? Je l'écoute tout le temps ! Il fait partie de ma vie. Ses émissions sont inouïes."

Une enfance rivée au poste

Emmanuelle Devos se souvient et raconte : "Nous étions une famille sans télévision. Mon univers enfantin était autour des voix de la radio. À un moment, mes parents ont fait, le fameux retour à la terre. Nous avons vécu presque toute une année scolaire à la campagne, un peu au milieu de nulle part. Et avec ma sœur, nous avions un petit poste. Il était pour nous l'ouverture sur le monde. On l'écoutait tous les jours après l'école à la maison du matin. L'après-midi, c'étaient les aventures extraordinaires narrées par Pierre Bellemare. Il faisait partie de notre vie. Quand il racontait la bête du Gévaudan, j'étais terrorisé avec ma sœur. Le pouvoir de la voix est exceptionnel. C'est pour ça que la radio ne mourra jamais. Je trouve ça tellement important la voix des gens, ce que ça véhicule… C'est presque plus fort que ce que l'image."

L'expérience de l'écriture

Si la lecture a beaucoup nourri son imagination, elle a fini par venir à l'écriture : "Je crois que c'est à cause de Violette Leduc, que j'ai joué. Je ne la connaissais pas très bien, Violette Leduc. Je croyais même au début que c'était Viollet le Duc (rires). C'est vraiment une écrivaine, une incroyable, avec un verbe, et une force d'écriture extrêmement violente. Pour interpréter une auteure, je me suis dit qu'il fallait que je traverse l'écriture pour savoir ce que c'est. J'ai commencé à écrire une semaine d'ennui terrible où j'avais emmené mon fils cadet au ski avec ses copains. Je me revois au pied des pistes avec mon cahier, en essayant de pondre des textes un peu croustillants. Ça ne venait pas forcément, mais j'éprouvais l'écriture. C'est très agréable d'écrire même quand on n'y arrive pas. Si on insiste, ça vient. Mais après, je trouve que c'est très sportif parce qu'il faut pouvoir rester assis. Et ça demande une concentration.

Jouer une scène de téléphone

Comment interpréter un coup de fil ? Emmanuelle Devos a une référence : "Le roi du coup de téléphone au cinéma, c'est Jean-Pierre Bacri. Et quand j'ai des scènes au téléphone à jouer, si ça doit être un peu marrant ou un peu léger, je me rappelle de Jean-Pierre Bacri au téléphone dans "Cuisine et dépendances", ou "Un air de famille", il adore ça. Je pense qu'il y en a dans presque tous ses films. Je crois savoir qu'il les demandait presque. Il est exceptionnel parce qu'il fait exister l'interlocuteur, ce qui est très difficile à faire.

François Florent m'a appris à explorer une énergie différente de celle que je produisais quand j'avais 18 ans et que j'étais en cours de théâtre où j'étais un petit peu "loukoumeuse". Il me disait : "c'est très mignon ce que tu fais, c'est très joli, puis tu pleures facilement, mais ça ne m'intéresse pas, tu sais le faire, donc maintenant, il faut que tu travailles des choses de punchy. Va me travailler tout le répertoire des soubrettes." Et moi, ça ne me plaisait pas du tout puisque je voulais pleurnicher sur scène. Il est allé contre ma nature, ce qui est fantastique parce que ça vous donne une vraie gymnastique de jeu.

Et puis Pierre roman. Lui, il vous demandait une chose un jour et le lendemain, l'inverse : "Mais hier, tu m'as demandé de jouer cette scène comme ça ? "Bien oui, maintenant, je te demande le contraire parce que c'est ce qu'il faut faire". C'est le fameux "additionne" de Louis Jouvet. Il faut additionner les sentiments et les énergies, et cela donne un jeu riche et souple et complet. Et cela apprend à ne jamais refaire une prise de la même façon. Cela permet d'essayer plein de choses."

Leherpeur en séries
3 min

La suite, la honte d'être acteur, le travail d'Arnaud Desplechin, Andréa Arnold, Franck Dubosc… Est à écouter.

Le tube d'Emmanuelle Devos

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