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Nathalie Roussel : l'actrice née de nos terres

Nathalie Roussel © P. Becker
Nathalie Roussel © P. Becker

Le rôle de la maman de Marcel Pagnol dans les films « La gloire de mon père » et « Le château de ma mère » colle à la peau de l'actrice française Nathalie Roussel. Mais sa carrière va bien au-delà. Depuis les années 1970, elle multiplie les rôles entre cinéma, au théâtre et dans les séries télévisées. Et si elle vit aujourd'hui à Paris, Nathalie a grandi à Perpignan, a été élevée en Catalan et reste attachée à ses racines.

<p>«&nbsp;<i>Je suis née au bout du sillon&nbsp;</i>» assure-t-elle. Les racines catalanes de Nathalie Roussel, c'est l'histoire de la famille Massot. Ses grands parents maternels travaillent comme agriculteurs du côté de Saint Féliu d'Amont, où ils cultivent des pêchers dans les années 1930 pour un propriétaire foncier, M. Gravas. Lorsque les inondations de 1940 emportent tout, ils repartent à zéro et exploitent de nouveaux champs de pêchers à Saint Féliu d'Avall. La tante et la mère de Nathalie se souviennent des femmes fortes de la famille qui avaient su maintenir une activité dans les périodes difficiles ou refuser des mariages imposés. On retrouve dans la famille le diminutif de «&nbsp;l'hourtoulane&nbsp;», la paysane... Une détermination que l'on retrouve aujourd'hui chez la comédienne. Nathalie ne grandit pas dans le Ribéral, mais à Perpignan, où ses grands-parents ont fini par rejoindre une autre branche de la famille. Ils cultivent aux Jardins de Saint-Jacques, en contrebas de la ville près de la rivière, terres aujourd'hui grignotées par les lotissements. Nathalie Roussel se souvient des trajets jusqu'au marché de gros – actuel théâtre de l'Archipel - pour vendre des légumes, quand elle grimpait dans la remorque tirée par un Solex, ou du collège Jean-Moulin où elle étudie. Pourtant Nathalie ne travaille pas la terre. «<i>&nbsp;Une fois j'ai dû essayer le persil. Je crois que j'ai marché dessus...&nbsp;</i>» La jeune fille rêve de se démarquer, mais ignore encore comment. En 1972, elle participe à une sélection pour le célèbre magazine «&nbsp;Mademoiselle Age Tendre&nbsp;» et devient Mademoiselle Age Tendre pour une année.&nbsp;</p><p>&nbsp;</p><p><i><strong>«&nbsp;J'étais la seule assez folle pour partir&nbsp;»</strong>&nbsp;</i></p><p>&nbsp;</p><p>«<i>&nbsp;Ils me donnaient dix francs d'argent de poche par jour et plein de cadeaux. Je me suis dit «&nbsp;je suis indépendante</i>&nbsp;». Elle suit l'équipe du magazine à Paris et à l'étranger, enchaîne les shootings photos, rencontre Claude François, qui sort de scène pour l’embrasser sur la bouche. «&nbsp;<i>Ca m'avait choqué. Il n'était pas question que je reste deux jours avec lui&nbsp;</i>». Ses voyages représentent à l'époque une vraie marque d'indépendance. «&nbsp;J'étais la seule assez folle pour partir.&nbsp;» Même lors de ses premiers rôles son départ du pays catalan pour Paris laisse sa famille méfiante. «&nbsp;<i>A l'époque les comédiennes étaient des filles perdues. On ne partait pas comme ça. Il n'y avait pas toutes ces choses que l'on voit aujourd'hui, la télé-réalité etc. Mais pour moi c'est une passion de ne pas faire comme les autres.&nbsp;</i>» Grâce aux photos elle s'inscrit dans l'agence de mannequins Catherine Harley sous le nom de Prune. C'est alors que le metteur en scène Michel Drach organise un casting pour son film «&nbsp;Les violons du bal&nbsp;». Le hasard fait que parmi les jeunes filles, il convoque à la fois la Prune de l'agence la mademoiselle Age Tendre du magazine. «<i>&nbsp;Il en avait convoqué deux. Une seule arrive, c'était moi&nbsp;</i>». La jeune fille est retenue et, alors qu'elle s'appelle encore Ghislaine Roussel, elle décide de prendre le nom de son personnage, Nathalie, comme un baptême pour sa nouvelle vie. Le film est un succès, Nathalie y rencontre l'actrice Marie-José Nat qui la conseillera. «&nbsp;<i>C'est quelqu'un qui compte beaucoup pour moi&nbsp;</i>».&nbsp;</p><figure class="image"><img src="https://api.lasemaineduroussillon.com/produits/media/nathalierousseljpg-643615395.jpg"><figcaption>© P. Becker</figcaption></figure><p>&nbsp;</p><p><i><strong>«&nbsp;Je jouais aussi la maman sur le tournage&nbsp;»</strong>&nbsp;</i></p><p>&nbsp;</p><p>C'est le début d'une longue carrière pour la comédienne catalane qui va enchaîner les rôles, au cinéma, mais aussi, à partir de 1977, dans de nombreuses séries télévisées.Si elle prend quelques leçons au Cours Simon, elle préfère apprendre sur le tas. «&nbsp;<i>Je conseille toujours de faire de la figuration, de voir les grands travailler et essayer de faire pareil&nbsp;(…) Je suis d'une timidité maladive. Je ne connais pas plus timide que les comédiens. Comme tous les timides, ils en rajoutent toujours un peu trop</i>&nbsp;». Nathalie Roussel s'attaque aussi aux planches avec ses premiers pas au théâtre à la fin des années 1980. Mais la consécration vient avec les films d'Yves Robert «&nbsp;La gloire de mon père&nbsp;» et «&nbsp;Le château de ma mère&nbsp;», sortis en 1990. Nathalie a trente ans. Elle est sélectionné parmi une centaine de prétendantes pour jouer Augustine Pagnol, un rôle de maman qui marquera une génération. «&nbsp;<i>Je jouais aussi la maman sur le tournage, je protégeais les enfants du soleil etc. C'est dangereux, un plateau&nbsp;</i>». Malgré le succès des films, Nathalie garde les pieds sur terre. «&nbsp;<i>Je n'ai pas cherché à être mise en lumière, mais plutôt à travailler en équipe. C'est ce qui dure</i>&nbsp;». Elle poursuit ainsi sa carrière entre cinéma français, télévision et théâtre, vivant l'évolution du métier.&nbsp;</p><p>&nbsp;</p><p><i><strong>«&nbsp;Aujourd'hui, il n'y a plus beaucoup d'artisans du cinéma&nbsp;»</strong>&nbsp;</i></p><p>&nbsp;</p><p>«&nbsp;<i>On ne vivra plus jamais ce que j'ai vécu. Il n'y a plus de grosses productions historiques avec costumes, en France. Aujourd'hui il n'y a plus beaucoup d'artisans du cinéma, les producteurs sous-payent les techniciens...&nbsp;</i>». Nathalie Roussel rêve de ne faire plus que du théâtre. «&nbsp;<i>Le cinéma est une œuvre de jeunesse, il faut rêver au cinéma. Le tournage des films ne t'appartient pas, ils font ce qu'ils veulent au montage. Le théâtre c'est différent</i>&nbsp;». Nathalie se souvient en particulier d'un monologue joué au palais des congrès de Perpignan, «&nbsp;Pourquoi j'ai jeté ma grand-mère dans le vieux port&nbsp;». Elle reste toujours attachée à ses racines catalanes. «&nbsp;<i>On ne peut pas jouer la comédie tout le temps&nbsp;</i>». Si elle a tourné avec de grands noms de la comédie française comme Annie Girardeau, Claudia Cardinale ou Michel Piccoli, Nathalie soutient également les projets des nouvelle générations. Début juin, elle était à Ille-sur-Têt où, avec sa mère et sa tante, elle préparait les repas pour l'équipe de «&nbsp;La Fin&nbsp;», un court métrage réalisé par des passionnés. Elle prépare également la troisième saison de la série décalée «&nbsp;Hero Corp&nbsp;» où elle jouera une prêtresse du néant, la mère du personnage principal incarné par Simon Astier, encore un rôle de maman. Mais elle rêve aussi de retourner jouer en pays Catalan. Pourquoi pas un duo théâtral avec son amie la chanteuse Dani ? L'idée de mettre en scène le Dico d'Aqui de Gérard Jacquet lui trotte par exemple dans la tête. Une affaire à suivre... Quoi qu'il en soit Nathalie Roussel n'en a pas terminé avec la comédie. «<i>&nbsp;Quoi qu'il arrive je serai comédienne jusqu'à la fin</i>&nbsp;».&nbsp;</p><p>&nbsp;</p><figure class="image"><img src="https://api.lasemaineduroussillon.com/produits/media/agetendrejpeg-680125604.jpg"><figcaption>Nathalie Roussel, Ghislaine à l'époque, a été “Mlle Age Tendre” 1972</figcaption></figure><p><img src="/wp-content/uploads/2013/07/889-âge-tendre-1972-470x470.jpg" alt=""></p>

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Rédigé par BECKER Philippe
3 octobre 2020

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