Un complotiste antivaccin condamné à la prison pour une attaque à la hache

Un résident de la région de Portneuf opposé à la campagne de vaccination contre la COVID-19 qui a attaqué à la hache un agent de sécurité d'un centre de vaccination écope de 90 jours de prison pour son geste.

L'opposant aux mesures sanitaires sera également confiné à son domicile et devra respecter un couvre-feu pour avoir vandalisé le Club de golf Le Grand Portneuf, qui abritait un centre de vaccination.

En mars 2022, Samuel Doré, de Saint-Raymond, s'est rendu, cagoulé et armé d'une hache, au centre de vaccination pour commettre des méfaits. Lorsqu'un agent de sécurité est intervenu, une bousculade a éclaté et l'agent a été atteint par le manche de l'arme, se fracturant un doigt.

Doré, qui n'avait pas d'antécédent judiciaire avant ces événements, espérait obtenir une absolution.

Le juge Christian Boulet en a cependant décidé autrement, estimant qu'il fallait envoyer un message à la société.

Au surplus, Doré représente toujours un risque de récidive si de nouvelles mesures sanitaires s'avéraient nécessaires, note le juge.

Radicalisation

Le magistrat retient que Samuel Doré a souscrit à des théories complotistes à la suite d'un processus de radicalisation sur Internet et qu'il a des idées rigides sur la COVID-19.

La poursuite avait réclamé 12 mois de prison ferme, mais le juge a choisi d'imposer au père de trois enfants une peine lui permettant de continuer à travailler.

Ainsi, Samuel Doré reçoit 90 jours de prison pour l'agression armée de l'agent de sécurité, qu'il pourra faire les fins de semaine.

Il est également condamné à 12 mois de détention, pour les méfaits commis au centre de vaccination, qu'il pourra purger à son domicile.

Pendant les six premiers mois de sa peine dans la collectivité, il ne pourra quitter sa résidence sauf pour aller à son travail ou la prison.

Lors des six derniers mois, il devra respecter son couvre-feu.

Remboursement

Doré s'est engagé à rembourser plus de 16 000 $ pour les dommages causés à l'établissement de vaccination.

Durant le processus judiciaire, il a en effet admis que ce n'était pas la première fois qu'il allait commettre des méfaits à cet endroit.

Le procureur de la poursuite Christian Gauthier a indiqué à la sortie de la salle d'audience que le jugement sera étudié pour évaluer l'opportunité d'interjeter appel.

Il a quand même noté que l'homme opposé aux mesures sanitaires du gouvernement se voyait désormais confiné à son domicile, avant de devoir respecter un couvre-feu.

Il y a quand même une justice dans ça, a souligné Me Gauthier.